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Lille: Le conseil de quartier ouvert aux habitants

posté le 06/05/2009 par Michel Garcin - Lire l'article de Nordéclair

Pour la première fois, hier, un conseil de quartier lillois était ouvert au public. La première du genre avait lieu aux Bois-Blancs. On y a présenté le fonctionnement de l’instance, son bilan, ses projets, devant une centaine de personnes qui a soulevé des problèmes du quartier.

Une instance de démocratie participative, bien sûr, c’est ouvert aux citoyens, mais pas tous, pas tout le temps. Habituellement à huis clos, la séance du conseil de quartier s’ouvre une fois par an aux habitants, à tous les habitants. Il y en aura dix, donc, à Lille, tout au long du mois de mai. Les Bois-Blancs ont ouvert le bal, hier, dans le calme, et avec le sérieux d’une assemblée dont l’avis pèse sur la mairie centrale. Il faut dire que depuis que les nouveaux conseils de quartier ont été installés, en juin 2008, le quartier a fait parler de lui : Euratechnologies, remise en eau de Lille… De beaux projets qui n’ont pas fait oublier à la centaine de personnes présentes hier les soucis du quotidien. Parce que, et c’est le jeu dans ce genre de rendez-vous, les grandes problématiques comme la préservation des services publics (question du bureau de Poste) ou la rénovation d’une partie du quartier (les Rives de la Haute Deûle avec 350 nouveaux logements attendus) côtoient les soucis plus terre à terre, comme la récurrence des déjections canines sur les trottoirs (sujet largement commenté par l’assemblée).

Curiosité

Le reflet de la vie d’un quartier ? Probablement. Et cette vie, aux Bois-Blancs, est donc débattue, réfléchie par un conseil de quartier composé de 24 membres. Hier, son président Akim Oural en a précisé l’organisation (trois collèges, des commissions thématiques), les missions (culture, sports, animation, cadre de vie, solidarité, intergénération), le budget (217 000 E d’investissement pour 2009). Il a surtout réalisé un travail de pédagogie : comment intéresser le citoyen à la politique, en passant par la proximité. Après tout, lui a commencé au conseil d’enfants. Monique était venue par curiosité : « Je sens une équipe assez dynamique, riche d’une diversité, avec le souci d’être proche des gens. » Même si elle regrette qu’un axe économique ne soit pas développé ici, elle est, à la sortie de cette réunion de deux heures, satisfaite de ce qu’elle a entendu, admet même que l’idée d’y participer au prochain mandat pourrait lui « trotter dans la tête ». De là à venir, d’ici là, plus souvent voir le travail des conseillers si elle en avait l’occasion ? « Il faut que les gens puissent travailler, quand on ouvre, on ralentit le rythme. » Un avis que ne partage pas Isabelle Mahieu, élue de l’opposition, qui a rappelé, « sans esprit polémique », qu’auparavant les élus pouvaient assister à toutes les séances. Réponse de l’adjoint à la démocratie participative, Walid Hanna : « Il faut laisser les conseillers s’exprimer sans la présence des élus. Ce qui est voté est voté, mais c’est mignon de le rappeler. » « Les choses évoluent »

Les conseillers de quartier, d’ailleurs, s’ils reconnaissent l’intérêt de la séance publique annuelle, n’en voudraient pas plus : « Une fois par an, c’est bien », souffle Anne. Exercice de citoyenneté à part entière, le conseil de quartier pourrait même s’avérer très utile. « Quand je suis arrivée dans le quartier il y a dix ans, j’avais l’impression de parler dans le désert, se souvient Françoise. Mais les choses évoluent positivement. Si vous osez prendre la parole, les politiques vous écoutent, vous êtes crédibles parce que vous venez de la base ! » Elle rappelle d’ailleurs, il y a six ans, avoir suggéré les navettes fluviales dont est « fier » le premier adjoint Pierre de Saintignon, mais n’éprouve aucune rancune : « J’agis pour le bien public, pas pour mon intérêt personnel, sinon, je me serais présentée aux élections ! » Prochains conseils de quartier ouverts au public : le 12 mai à Lille-Sud ; le 13 mai à Fives ; le 14 mai à Wazemmes ; le 20 mai au Faubourg-de-Béthune ; le 25 mai dans le Vieux-Lille ; le 26 mai à Saint-Maurice Pellevoisin ; le 27 mai à Moulins ; le 28 mai dans le Centre ; le 29 mai à Vauban-Esquermes.

MARIE TRANCHANT

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