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Bourges: Fichage ADN, un moyen de répression ?

posté le 24/02/2009 par Michel Garcin - Lire l'article d'Agitateur

Arrêtés par la police au mois de décembre 2008, Hamid et Karim ont subi une garde à vue de 24 heures. Aucune charge ne pesant sur eux, ils ont été relâchés. Mais ils doivent comparaitre le 13 mars prochain devant le tribunal Correctionnel de Bourges pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement biologique destiné au Fichier National Automatisé des empruntes Génétiques. Un comité de soutien s’est constitué. Explications.

Il est 12h30. Comme chaque jour, vous descendez au bar à côté de chez vous pour prendre votre café. Comme d’habitude, vous en profitez pour fumer une petite cigarette. Mais ce jour là, vous n’en avez pas sur vous. Heureusement, vous apercevez des visages familiers, au dehors, dans une fourgonnette. Vous allez les saluer et essayez de leur taxer une petite clope. Une patrouille de police arrive et vous soumet à un contrôle d’identité. Aucune inquiétude, vous pensez que vous êtes “clean”. Mais à quelques mètres de là, un policier trouve dans une conduite d’aération un sac contenant 600 grammes de cannabis. La police arrête toutes les personnes dans l’entourage immédiat de cette découverte. Vous en faites partie et vous retrouvez soudainement dans une drôle d’histoire : garde à vue de près de 24 heures dans des conditions à peine dignes avec des policiers qui vous tutoient et vous parlent familièrement et une hygiène plus que médiocre. Vous subissez une fouille au corps, nu dans une salle au milieu d’autres “présumés innocents”. Puis on vous demande un prélèvement d’ADN. Vous vous dites que « ça commence à bien faire cette histoire », et vous refusez. Finalement, la garde à vue est levée. Vous partez, libre. Rien ne vous est reproché, vous n’êtes pas un dealer. Sauf que le Procureur a été avisé de votre refus de vous soumettre à un prélèvement d’ADN et qu’il décide de lancer une procédure à votre encontre. C’est ce qui est arrivé à Hamid et Karim - tous deux sans antécédent judiciaire - qui expliquent qu’ils se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment. "Vol" de l’ADN de Karim

Mais ce n’est pas tout. Alors que Karim n’est plus sous le coup de la garde à vue qui vient d’être levée, les policiers lui offrent très sympathiquement une cigarette qu’il avait réclamé inlassablement durant 24 longues heures. Bien volontiers, Karim grille sa clope, et le policier récupère le mégot pour prélever l’ADN du jeune homme, contre sa volonté expresse.

Ce que dit la loi

Les articles 706-54, 55 et 56 du Code de Procédure Pénale définissent le champ d’application du Fichier National Automatisé des Empruntes Génétiques. Aujourd’hui, toute personne condamnée par un tribunal…./

à suivre sur le site d’Agitateur, écrit par Jean-Michel Pinon

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