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Paris : la paix du XVe troublée

posté le 17/02/2009 par Michel Garcin - Lire l'article de Cécilia Gabizon sur lefigaro.fr

Le tranquille quartier autour du métro Dupleix, qui a connu une flambée de violence au mois de décembre, vit dans un climat pesant sur fond d’antagonismes sociaux.

Paris XVe, 22h33, rue Daniel-Stern, à quelques encablures du Champs de Mars, un habitant de ce quartier cossu érigé dans les années 1990 sur le terrain d’une ancienne caserne militaire, près du métro Dupleix, témoigne : «Une cinquantaine de personnes se poursuivaient en poussant des hurlements qui ont réveillé tout le quartier.» Des bâtiments impeccables, élégants, des allées piétonnes, des logements privés et 500 en HLM. L’idéal de la mixité sociale, terni ce soir-là : c’était le 6 décembre. Car ce sont bien des enfants du quartier qui matraquent d’autres gaillards, sans que l’on puisse vraiment distinguer qui sont les assaillants.

Depuis les balcons qui surplombent ce déchaînement de violence, les voisins hurlent : «Appelez la police». Neuf personnes «massacrent un homme à coups de pied pendant près de trente secondes». Une silhouette, dont la capuche blanche luit dans l’obscurité, s’acharne avec une barre de métal sur un corps qui restera inanimé. Puis un «y’a les flics» retentit. Les bandes se dispersent, «sans même prendre la peine de courir». Il est 22 h 45. La bataille a duré dix minutes. Mais cette flambée a marqué les riverains.

Éric Brabois, dynamique célibataire, forme alors le Collectif Dupleix, espérant ainsi mobiliser les habitants et alerter le maire.

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Face à ces éruptions, si Éric Brabois envisage de quitter le quartier pour une «résidence surveillée», la plupart des habitants relativisent et parlent d’«incidents». «C’est pas le Bronx ici ! Je n’ai jamais éte embêté. La vie est tout à fait agréable», explique Colin, 39 ans. Les quelques têtes brûlées qui semblent refuser toutes les règles ne disent qu’une bribe de l’histoire du quartier, précise-t-on à la paroisse voisine. «La mixité sociale marche plutôt bien», assure même Séverine, investie dans un très actif centre protestant tout proche. Les écoles primaires ronronnent paisiblement.

Et les études du sociologue Hugues Lagrange sur des cohortes de jeunes, à Paris et en banlieue, montrent statistiquement comment la présence d’enfants de cadres, même en petit nombre, améliore sensiblement les résultats scolaires des enfants de prolétaires de la même classe. Une spirale vertueuse, qui a probablement profité à des centaines de familles. Une réussite par nature silencieuse et invisible.

Cécilia Gabizon

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