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Réinventer la démocratie à Bayonne

posté le 23/04/2009 par Michel Garcin - Lire l'article de eitb.com

Jean Grenet et Martine Bisauta ont présenté mercredi la démarche de participation citoyenne défendue par la ville de Bayonne. Fidèle à ses engagements électoraux, le maire a souhaité promouvoir une démarche de proximité avec les citoyens de cette "ville pas comme les autres".

C’était un engagement pré-électoral pris entre le maire sortant et les Verts de l’opposition lors des dernières élections municipales, un projet de démocratie participative devait voir le jour si Jean Grenet était reconduit par les électeurs. Un adage rappelle que "les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les écoutent", Martine Bisauta, elle, n’a pas oublié de défendre ce pour quoi elle était entrée dans la majorité. L’objectif de cette démarche est "d’intéresser les citoyens pour débattre de ce que sera Bayonne demain et après-demain, pour parler des équipements de transport, de la santé… et de tout ce qui intéressent les Bayonnais et ceux qui travaillent à Bayonne " c’est en ces termes qu’a introduit l’élaboration d’une charte de la participation citoyenne le premier édile bayonnais. Martine Bisauta, adjointe au développement durable et à la participation citoyenne, a ensuite présenté la démarche innovante, très empirique même puisque seul quelques villes françaises ont entrepris d’associer les citoyens aux décisions prises par leurs représentants : Lyon, Besançon, Orléans… Paris aujourd’hui. C’est ainsi un travail d’une année qui a été divulgué par la conseillère municipale. L’élaboration de la charte vise "à définir les règles du jeu et les outils permettant d’associer les Bayonnais aux projets de Bayonne et aux politiques à mettre en place, de préciser le rôle des instances de démocratie locale existantes et leurs relations avec la municipalité, mais aussi d’expérimenter des outils participatifs innovants". Le projet est définit comme "ambitieux et pragmatique" et doit ensuite être intégrée dans l’Agenda 21de la ville début 2010.

6 mois pour recueillir le soutien des citoyens

La démarche de la charte de la participation citoyenne se fera en quatre temps à partir de juin jusqu’à janvier 2010. Une première consultation publique sera organisée par l’envoi par courrier postal, en juin d’un questionnaire à tous les Bayonnais pour mieux connaître leurs attentes, leurs doléances et leurs visions de la Ville "demain et après-demain". Après avoir élaborée la "charte la plus adaptée possible", les citoyens seront de nouveau sollicités pour la corriger et l’amender lors d’une réunion publique, prévue pour la rentrée de septembre. Des ateliers de travail seront mis en place pour peaufiner le contenu de la charte de la participation citoyenne, entre octobre et novembre 2009. Une réunion publique de présentation des résultats devrait clore cette avant dernière étape. Enfin, de décembre 2009 à janvier 2010, l’équipe en charge de la démarche s’attellera au travail de rédaction afin d’intégrer la Ville dans l’élaboration de son Agenda 21.

Donner la parole aux Bayonnais

Le succès de cette initiative ambitieuse se mesurera à l’aune de la participation effective des citoyens car tel est bien l’enjeu de cette démarche. Le fonctionnement traditionnel républicain de la démocratie représentative française veut que les élus représentent les citoyens pour ensuite décider en leur nom. Le caractère novateur de la démarche proposée par la ville de Bayonne est de remettre les citoyens au centre du processus de décisions de la municipalité. Ce ne sont plus le maire et les élus municipaux qui décideraient entièrement pour les citoyens mais bien les citoyens qui feraient part de leurs doléances et de leurs souhaits auprès d’un élu, devenu, en partie, "manager" de la ville. De son propre aveu, le maire de Bayonne admet qu’il est sûrement "plus facile de faire deux sondages en cours de mandat pour connaître l’opinion des Bayonnais" mais la participation des citoyens est devenue nécessaire pour légitimer l’action publique. Or, cette initiative qui revendique la participation des citoyens en "s’ouvrant à eux" est tout aussi "révolutionnaire" que l’évolution des modes de gouvernement et de management d’une ville. En demandant aux Bayonnais de participer, on leur demande de s’exprimer mais surtout de se responsabiliser et de s’investir dans la vie publique de la ville, non pas par délégation mais en se prononçant directement, et plus uniquement pas un bulletin dans une urne tous les sept ans. Un travail de pédagogie colossal est nécessaire pour effectuer cette réinvention et cette réappropriation de la démocratie, plus directe, plus proche de l’expression, souvent galvaudée, d’un "peuple" qui s’arroge le "pouvoir" (Cf. "dêmos" et "kratos"). Un pouvoir, qui ne s’arrête d’ailleurs pas aux limites de la municipalité bayonnaise, ni en matière de transport, ni de santé… comme en témoigne très justement la démrache (a)ménageons le Pays basque présenté par Lurraldea. Aussi, les élus seront-ils particulièrement attentifs aux taux de participation des citoyens. "Un taux de retour des questionnaires de 10 à 20% serait très bien, au-delà de 20% ce serait un franc succès"

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