1. Page d'accueil
  2. Revue de presse

Seine-Saint Denis: Recrutement en banlieue : les préjugés s’accrochent

posté le 09/04/2009 par Michel Garcin - Lire l'article du Parisien

Si huit Français sur dix jugent les diplômés des cités performants et consciencieux, un sur deux estime qu’ils ont des problèmes d’intégration dans les entreprises.

Les discriminations en entreprise. Le sujet fait débat, alors que la commission présidée par Yazid Sabeg doit prochainement remettre un rapport au président de la République sur les statistiques ethniques. Un sondage semble indiquer aujourd’hui que les préjugés ont la vie dure. L’enquête a été réalisée par l’institut Opinion Way (Etude réalisée les 4 et 5 mars 2009 auprès d’un échantillon de 1 004 personnes, représentatif de la population française de 18 ans et plus). pour le cabinet de recrutement Mozaïk RH. Et pourtant, les personnes interrogées reconnaissent la réalité des discriminations. Quatre-vingt-quatre pour cent d’entre elles estiment que l’accès à l’emploi est plus difficile pour les jeunes diplômés venant des quartiers populaires. Ces jeunes ont une image a priori plutôt positive : plus de huit Français sur dix les perçoivent comme des recrues consciencieuses, performantes. Soixante-treize pour cent des sondés estiment même qu’ils peuvent représenter une valeur ajoutée pour leur employeur…

« C’est le paradoxe français »

Mais leur comportement au sein de l’entreprise est perçu de façon beaucoup plus négative : un sondé sur deux juge que ces jeunes ont des problèmes d’intégration au travail, et qu’ils supportent moins bien l’autorité. Trente-neuf pour cent des personnes interrogées leur reprochent de se démotiver plus vite que d’autres. Vingt-deux pour cent vont même jusqu’à penser « que ces individus peuvent représenter un risque pour l’entreprise ». « C’est le paradoxe français, estime Saïd Hammouche, le fondateur de Mozaïk RH, originaire de Bondy. On a conscience de nos difficultés, mais les préjugés sont plus forts. » Le cabinet de recrutement, l’un des premiers spécialisés dans la diversité, avait commandé le sondage pour affiner ses actions. En deux ans, Mozaïk RH s’est taillé une belle notoriété auprès des entreprises et des collectivités. Le cabinet associatif, promoteur du CV vidéo, qui a toujours des bureaux en Seine-Saint-Denis, entretient des contacts « avec la moitié du CAC 40 ». Et c’est au sein de ces grandes entreprises que Saïd Hammouche veut agir : « On se rend compte qu’il ne sert à rien de dire qu’il y a des talents dans les quartiers. Il faut aider les sociétés. Même lorsque les services des ressources humaines valident des candidatures, ça peut coincer au niveau des manageurs. Il faut instaurer le dialogue, en douceur. »

Gwenael Bourdon

Lire l'article du Parisien