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Solidarité

15-M, de l'indignation à l'action

publié le 17/05/2012

Le mouvement du 15 mai réveille la société civile

Un an après son apparition spontanée, le mouvement des “indignés” n’est pas mort, loin s’en faut. Il a donné naissance a une multitude d’initiatives populaires qui remplissent les vides laissés par le désengagement de l’Etat.

Des indignés de la Puerta del Sol. Sur la pancarte: "J'en ai marre de payer pour des assiettes que je n'ai pas cassées". AFP PHOTO / Jaime Reina

Des indignés de la Puerta del Sol. Sur la pancarte: “J’en ai marre de payer pour des assiettes que je n’ai pas cassées”. AFP PHOTO / Jaime Reina

Un lundi de juillet 2011, à Madrid. Comme toutes les semaines, une réunion du groupe de San Blas se tient à 18 heures. C’est l’une des assemblées locales d‘“indignés” qui existent encore. Ce jour-là, une quarantaine de personnes étaient rassemblées à Plaza Blanca pour parler de la création d’une “banque du temps”, un système permettant d’échanger des services entre voisins sans faire appel à l’argent. Israël, un informaticien, y a eu recours le jour même : il avait besoin de faire poser des rideaux chez lui. Dans l’assemblée se trouvait également Flori, une ancienne couturière de 56 ans. Ils ont trouvé un accord car elle aussi avait besoin de quelqu’un, pour jeter un œil à son ordinateur. Aujourd’hui, Sinergias Cooperativa San Blas est une coopérative qui compte trois plombiers, deux électriciens, huit professeurs, trois commerciaux, deux conducteurs, un couvreur, un ébéniste, un vendeur, deux gardiens d’immeuble, trois assembleurs et deux jardiniers.
Depuis le soulèvement populaire du 15 mai 2011, une partie du mouvement dit du 15-M est passée de l’indignation à l’action. Les plus actifs ont continué à se réunir sur les places des villes et des villages, à organiser des assemblées et à partager leurs problèmes. Puis, en octobre dernier, date à laquelle le mouvement s’est étendu au monde entier, ils ont commencé à chercher des solutions. Mine de rien, le 15-M prend de plus en plus d’importance dans les quartiers. Chaque assemblée qui a lieu dans chaque quartier signifie que, chaque semaine, des personnes se réunissent pour trouver des solutions. Et tous ces cerveaux imaginent ensemble de nouvelles idées, de nouvelles initiatives.

Têtes connectées

Voilà comment fonctionne le 15-M : ce sont des milliers de têtes connectées, sur les places publiques et sur les réseaux sociaux, qui cherchent à sortir de la crise. Alors que l’Etat-providence disparaît précisément au moment où le patient a le plus besoin de lui, on entrevoit la naissance d’une économie parallèle, souterraine, alternative. Les temps sont durs : un quart de la population espagnole est au chômage.

Grâce à ce mouvement , de nombreux réseaux de soutien ont vu le jour, comme le réseau d’assistance mutuelle du quartier madrilène d’Aluche : tous les jeudis et vendredis, cette association collecte le surplus des commerces et des restaurants, puis, le vendredi après-midi, elle distribue ces marchandises aux personnes du quartier qui en ont le plus besoin. Il existe aussi les initiatives du mouvement Rurales Enredaxs, qui tente de jeter des ponts entre les villes et les villages pour promouvoir la création de jardins écologiques, qui réduisent la dépendance alimentaire. On peut aussi évoquer les petits marchés de troc, comme celui qu’organise le groupe du quartier madrilène de Concepción (qui a également lancé un jardin écologique) : le dernier dimanche de chaque mois, les habitants vont au parc Calero pour échanger livres, jouets, vêtements et autres objets, sans recourir à l’argent.

Lire dans courrier international

ATD résiste contre les idées fausses

publié le 04/05/2012

Nous vous invitons à déconstruire des préjugés et des stéréotypes répandus sur la pauvreté et les pauvres, afin que ceux-ci cessent d’être les boucs émissaires des maux de nos sociétés et qu’ils deviennent au contraire des partenaires à part entière dans la construction d’un monde plus juste.

Voici quelques-unes de ces idées reçues. Diffusez-les autour de vous, réagissez, participez au débat.

Pauvreté, RSA, logement social, fraudes... Luttons contre les idées reçues

publié le 24/02/2012 atd-quart monde france

Découvrez ce bel article édité par ATD Quart Monde France qui " invite ses lecteurs à déconstruire des préjugés et des stéréotypes répandus sur la pauvreté et les pauvres, afin que ceux-ci cessent d’être les boucs émissaires des maux de nos sociétés et qu’ils deviennent au contraire des partenaires à part entière dans la construction d’un monde plus juste. "

La Piscine, FABRIQUE DE SOLUTIONS POUR L'HABITAT

publié le 10/01/2012

La PiscineSemaine de lancement
du 16 au 2o janvier 2o12 

Une FABRIQUE DE SOLUTIONS POUR L’HABITAT, c’est quoi ?

Un lieu de création, d’expérimentation, de ressources, de croisements, de mise en mouvement…  Sur le logement, l’habitat, le toit, l’abri, le domicile, la ville… Avec les mal-logés, les habitants de la rue, les architectes, les artistes, les urbanistes, les juristes, les bricoleurs, les curieux, les motivés, les bénévoles, les travailleurs sociaux, les engagés… les gens ! La ‘Piscine’ est un lieu à inventer, une auberge espagnole. On y vient pour prendre la parole et des outils, construire et expérimenter. C’est une fabrique où on imagine ensemble des alternatives aux problèmes d’habitat, et où on teste collectivement des solutions.

Déjà au programme :

Du 16 au 19 janvier, le lieu se met en place

Tous les jours de 10h à 17h, grand nettoyage, espaces de bricolage, fabrique de mobilier, ateliers de peinture grand format… avec “Etc”, collectif questionnant la fabrique de la ville ; Point d’Eau, lieu d’accueil pour les gens de la rue… Toutes les mains/volontés/idées sont les bienvenues !

Le jeudi 19 janvier midi “Squat, La Ville est à nous”

Projection du film de Christophe Coello, sur la réappropriation de logements et “l’exploration des choix qui s’offrent à tous les galériens de la ville”. Débat avec Architectes Sans Frontière.

Vendredi 2o janvier

De 10 heures à midi

Visite publique des lieux et débat sur la fabrique de solutions pour l’habitat, son programme, ses possibles.
Midi : à la soupe !!!

L’après-midi

  • Échanges sur l’errance avec Point d’Eau
  • Atelier-débat sur le mal-logement en Isère, la mobilisation citoyenne et l’expérience des “bénévoles bricoleurs” avec Un Toit pour Tous, association luttant contre le mal-logement
  • Intervention de l’Ecole d’architecture de Grenoble sur des solutions alternatives au logement classique
  • Discussion autour de la “cartographie des lieux vides” avec Zoom, collectif d’architecture et d’intervention urbaine
  • Présentation des “Community Land Trust”, forme collective de production de morceaux de ville, avec Periferia association belge travaillant sur la participation des habitants
  • Ateliers, expérimentations, réparations, bricolage, photographies, collages… avec ESCA, “Et Pourquoi Pas”, “La Semaine Des 4 Jeudis”…

La liste est ouverte,
proposez vos actions !

Téléchargez le programme prévu au 18 janvier

Echirolles
zone d’activité du Rondeau, carrefour J. Jaurès / Rocade sortie Echirolles Ouest.
Anciens locaux d’Aquilus Piscines.

Bus ligne 1 arrêt Viscose

Plan Piscine

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Jacques LADSOUS, Comment passer d’une addition d’individus consommateurs, à un collectif de citoyens acteurs ?

publié le 06/12/2010

Georges Gunther nous envoie cette info:

Dans nos différents lieux de travail, nous constatons que, de manière générale, les personnes sont non seulement moins soutenues pour traverser les difficultés mais souvent mises en difficulté par les derniers dispositifs qui sont de plus en plus contraignants. Les travailleurs sociaux accomplissent des taches de plus en plus morcelées qui apportent rarement des réponses positives à la demande d’aide, les marges de manœuvre s’amenuisent.

Ces nouvelles lois, conditionnées par cette politique endémique de restriction budgétaire, de suppression d’emplois concernant l’accueil, l’accompagnement, l’éducation, le soin des personnes, sont des lois sécuritaires, de contrôle, de sanctions, d’exclusion. Elles imposent des contraintes de plus en plus lourdes aux personnes, réduisent de plus en plus l’accès aux droits pour un nombre croissant, qui devient alors dépendant des aides caritatives pour pouvoir survivre.

Au nom d’une idéologie de l’homme économique, le pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois « naturelles » du marcher. Elle met en faillite le soin, le travail social, l’éducation, la justice, l’information, la culture. Les publics les plus fragiles sont abandonnés au profit de la rentabilité. Apparaissent des fichiers dangereux pour les libertés (par simple manipulation informatique il est possible de radier un bénéficiaire du RSA).

La nature même du travail social change. Il n’y a plus aucune réflexion, chacun est réduit à un travail de gestion administrative. Nous faisons également le triste constat de notre grande difficulté à sortir de nos murs, à connaître les champs d’action, de responsabilité des différentes institutions, associations, notre difficulté à nous parler tout simplement.

Nous sentons le besoin de comprendre ensemble comment les choses se vivent dans tous ces sites où les personnes sont accueillies, où les dossiers sont instruits.

Voila pourquoi il est important de reprendre la parole tous ensembles pour redonner sens à l’action sociale. Pour que ce soit une parole politique des professionnels. Pour partager l’analyse et les actions en cours, pour déterminer ensemble nos modes d’action collective. Pour un état des lieux, confronter les interrogations, faire connaître, échanger sur les tentatives de démarche et de projets alternatifs. Pour faire le recensement des différentes directives qui attaquent le travail social.

Nous avons besoin de créer du lien, d’être en interaction avec tous ceux qui interviennent dans le champ social

Nous ne sommes pas des métiers d’exécution mais d’initiative et de responsabilité. Nous ne pouvons pas accepter d’être transformés en simples techniciens, appliquant des décisions, des orientations, prises par d’autres par des responsables administratifs et politiques, sans nous interroger sur leur sens.

Souhaitant rester “des agents de développement” et favoriser l’accès à la parole et à la prise d’initiative des personnes, cherchons ensembles de possibles alternatives, pour construire des ouvertures et, avec les personnes, inventer des espaces collectifs pour réfléchir, se soutenir, prendre des initiatives, retrouver notre pouvoir d’agir ensemble sur les affaires qui nous concernent tous.

Nous souhaitons pouvoir, avec le plus grand nombre de personnes, de professionnels, d’élus, approfondir le chantier, déjà ouvert un peu partout. Un chantier pour confronter les initiatives qui développent plus de justice, d’humanité, de solidarité, de façon à les mutualiser, les amplifier.

Nous pensons qu’il y a urgence d’ouvrir un débat sur le sens du travail social et de l’action sociale dans la crise, sur les orientations auxquelles nous sommes confrontées. Un débat entre des travailleurs sociaux intervenant dans différents domaines, des bénévoles d’associations, des personnes en situation de précarité. Un débat pour contribuer à nourrir des résistances, pour produire d’autres positionnements, d’autres conceptions dans notre travail.

Deux rencontres avec Jacques LADSOUS sont proposées à St Etienne

  • Vendredi 10 Décembre à 19h à la salle de l’amicale laïque de tardy
  • Samedi 11 Décembre à 9h à l’amicale laïque de chapelon

Elles vont nous permettre d’aborder ces différentes questions :

  1. Comment favoriser la participation de personnes avec des compétences diverse (professionnels, associations, habitants de quartier) pour permettre une meilleure compréhension de la situation, amorcer des propositions, expérimenter des solutions ?
  2. Comment construire un réseau de solidarité suffisamment solide et diversifié pour que les personnes les plus fragiles puissent trouver de réels points d’appui pour que leur quotidien s’améliore vraiment ?
  3. En fait, comment sortir les travailleurs sociaux, les associations, les personnes de leur isolement et de l’inertie ? Comment des professionnels, des associations peuvent trouver de l’intérêt à mettre leurs compétences techniques au service de la collectivité ? Quelle motivation peuvent-ils trouver à participer à une élaboration collective de recherche de solution ?
  4. Les professionnels sont-ils réduits aujourd’hui et définitivement à une fonction ? Sont- ils réduits à être des vecteurs de la norme ? Ou est ce possible de trouver, retrouver, inventer tous ensemble une autre conception du travail social qui, entre autre, permette à chacun d’intervenir, de compter, d’apporter son intelligence et ses capacités au service de tous ?

Le groupe “le travail social dans la crise”

Claire Villiers nous a quittés

publié le 05/12/2010

Claire Villiers Claire Villiers a soutenu le projet Capacitation Citoyenne dès qu’elle en a eu connaissance et a permis que celui-ci se développe sur la Région Ile de France. Elle nous observait avec attention, mais sans complaisance, nous obligeant à une plus grande rigueur, en particulier dans nos formulations souvent trop naïves. Nous partagions avec elle l’attention aux plus fragiles, aux exclus, tous les "sans" que notre société rejette. Claire, tu vas nous manquer, merci pour ton exemple.

Pierre Mahey, pour le réseau Capacitation Citoyenne

Du nomadisme à la sédentarité, la place des gens du voyage dans notre société

publié le 23/11/2010

Aujourd’hui « vivre ensemble » n’est pas un automatisme, la défiance, la méfiance semble s’emparer des hommes de notre monde. Sous des prétextes divers, avoués ou non, avouables ou non, tel ou tel groupe se voit désigné comme responsable de maux, imaginaires ou réels. L’humanité est embarquée sur un navire unique, notre bonne vieille terre, et sous la pression de la démographie, elle doit se partager un espace fini. Nous devons donc apprendre, et réapprendre tous les jours, à vivre de plus en plus proches les uns des autres. Ce n’est pas en éloignant notre prochain que nous bâtirons une société au partage et de l’égalité.

Cette série de conférences s’adresse à ceux qui veulent comprendre le fonctionnement des groupes humains pour en tirer un meilleur partage, une meilleure qualité de vie.

Dans ce cadre, notre association « ENSEMBLE…NOTRE QUARTIER » vous propose cette série de conférences débats, la première ayant pour thème :

  • Du nomadisme à la sédentarité, la place des gens du voyage dans notre société

L’été a été marqué par un débat très confus sur les Roms. Il s’agit en fait d’une résurgence d’une vieille peur, millénaire, celle des nomades. A intervalle régulier, sur un incident ou un détail, le monde sédentaire transforme les nomades en boucs émissaires. Il convient aujourd’hui de les regarder différemment pour comprendre en quoi notre société a besoin d’eux.

  • Le nomadisme, l’origine de l’homme,
  • L’intervention de la sédentarité et les grands mythes bibliques,
  • De moins en moins de nomades, de plus en plus persécutés,
  • La place des nomades dans le monde moderne : l’économie du recyclage.

sera présentée par :

Monsieur Clair MICHALON
- Diplômé d’agronomie tropicale
- Formateur en Algérie
- Chargé de développement Rural au Gabon
- Consultant international
- Consultant sur les différences culturelles pour les collectivités locales

Le Vendredi 17 décembre 2010 de 19 heures à 21 heures au Centre de loisirs, 36/38 Rue des Roches à Montreuil
ENTREE LIBRE ET GRATUITE

Vous êtes les bienvenus (e) Cette conférence est la première d’un cycle de cinq organisé par ENSEMBLE NOTRE QUARTIER

Contre la loi Hortefeux

publié le 08/11/2010 IAI

Nicola Sossass lundi 08 novembre 2010 France, Contre la loi Hortefeux article 32 ter A et la baisse du budget logement, NOVEMBER 2010

Lundi 8 et mardi 9 novembre : Installation et Exposition des habitats menacés

Paris, Place Édouard Hériot – M° Assemblée Nationale

Lundi 8 à 11h30 : Conférence de presse sur place

Rassemblement lundi 8 à 18h contre la baisse du budget logement

Non à la pénalisation, à l’expulsion arbitraire, et à une procédure d’exception à l’encontre des habitants “illicites” de terrain …

Rroms, gens du voyage, habitants de bidonvilles, de cabanes, de maisons sans permis de construire, et de toutes formes d’habitats légers, mobiles et éphémères, tous sont visés …

A l’heure où le Gouvernement est attaqué de toute part sur sa politique répressive et raciste à l’égard des Roms, des gens du voyage et en règle générale, des populations précaires, il fait adopter en force l’article 32 ter A de la LOPSSI 2 à l’encontre des habitants de bidonvilles, d’habitations de fortune, de campements de sans abris comme dans le bois de Vincennes, et également à l’encontre de personnes ayant choisi d’habiter caravanes, roulottes, camions, tipis, yourtes, auto et éco-constructions.

Toute construction sans permis de construire, comme il en existe beaucoup dans les DOM TOM pourrait aussi tomber sous le coup de cette procédure d’exception, car une construction sans permis est “illicite”. Cette procédure menace également les squatters : le Ministère de l’Intérieur a annoncé son intention de l’étendre aux occupants de locaux lors de la deuxième lecture à l’Assemblée Nationale.

L’article 32 ter A de la LOPPSI 2 est une mesure d’exception car elle bafoue les principes de la protection par le juge du domicile, des biens, de la vie familiale et privée, et donne un pouvoir arbitraire et disproportionné au Préfet : en effet, la procédure d’expulsion en vigueur actuellement sur les logements de fortune, nécessite une décision du juge, elle protège d’une expulsion en hiver, elle permet d’être pris en compte dans des dispositifs de relogement voire d’hébergement, elle doit respecter des délais et des actes de procédure délivrés par un huissier, elle prévoit la protection des biens des personnes expulsées ….

Elle est une mesure arbitraire car elle est justifiée par « un risque grave d’atteinte à la salubrité, à la sécurité, à la tranquillité publiques », notions extensibles et floues qui laissent la place à toutes les interprétations. Elle vise toute personne qui aura décidé en réunion (2 personnes et plus), de s’installer sur un terrain quel que soit le propriétaire, et la nature de la relation entre le propriétaire du terrain et les habitants. Même si un des habitants est le propriétaire du terrain, ou si l’utilisation du terrain est contractualisée avec les occupants, ou si simplement le propriétaire n’est pas opposé à cette installation, le Préfet peut employer cette procédure d’exception dans un délai de 48h.

L’article prévoit une sanction financière pour ceux qui ne s’exécuteraient pas assez vite, ainsi que la destruction de l’habitation et des biens qu’elle renferme, sur procédure accélérée. La destruction au bulldozers et le vol des biens d’autrui seront ainsi légalisés. Cette disposition ouvre la voie à une atteinte au droit de propriété.

Cette loi, viendrait faciliter la destruction autoritaire des construction dite « illicite », et la réalisation de la « lutte anticabanisation » lancée notamment par le Préfet des Pyrénées Orientales depuis 2007.

Cette disposition vise et accable les personnes les plus gravement touchées par la crise du logement. A l’opposé des politiques conduites il y a 50 ans, elle répond à la recrudescence des bidonvilles et des formes les plus aigües de mal-logement par la répression et par une procédure d’expulsion expéditive.

En effet, alors que le Gouvernement prétend mettre en œuvre le droit au logement, il n’est prévu ni relogement ni hébergement pour les expulsés. Ils doivent quitter les lieux et se rendre “invisibles”

  • Nous demandons le retrait de cet article, le retour et le respect de la Loi d’origine sur les terrains d’accueil, adoptée en 2000 dans le cadre de la Loi SRU, et des mesures législatives qui reconnaissent la qualité de domicile et son caractère permanent à l’habitat choisi, au lieu de le réprimer et le stigmatiser.
  • Nous exigeons que la politique de résorption des bidonvilles et des habitats de fortune s’inscrive dans les politiques du logement, la mise en œuvre de la loi DALO et des procédures d’insalubrité…, afin que chacun et chacune puissent être logés dignement,
  • Nous dénonçons la politique répressive et stigmatisante du Gouvernement qui s’attaque aux plus modestes et aux plus fragiles, et demandons l’abandon de tout projet antisquat.

Signataires : ACDL, ADGVE, AITEC, AFVS, AMIDT, ANGVC, CGT CDC, CHEYEN, CNL, Collectif Vie et Habitat Choisis, CSF, DAL, FAP, FAPIL, Fédération Calé/Kalé, FNASAT, France Liberté Voyage, HALEM, Intersquat Paris, Jeudi noir, La voix des Rroms, Le Niglo en colère, LDH, MRAP, No Vox, RESEL,RESOCI, RomEurope, SAF, Union Syndicale Solidaires, UFAT… et l’Alliance Internationale des Habitants

40 camps de Roms démantelés en deux semaines

publié le 14/08/2010 Le Monde

Plus de 40 camps illégaux de Roms ont été démantelés en France en 15 jours, a annoncé jeudi 12 août à Lyon le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux. Une annonce qui intervient alors que l’on apprenait plus tôt dans la journée l’expulsion d’une soixantaine de Roms, dont une vingtaine d’enfants, près de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne)

La Villeneuve de Grenoble par ses habitants

publié le 29/07/2010

Jo Briant : La Villeneuve (Grenoble) en état de siège…mes réactions/mon analyse

Dimanche 18 juillet- 23H15- Villeneuve  : 3ème nuit d’état de siège après la mort de Karim, jeune du quartier de l’Arlequin de la Villeneuve, tué par balle suite à un tir en pleine tête d’un policier, alors qu’il revenait d’une opération de braquage au Casino d’Uriage. Bruit assourdissant d’hélicoptères qui survolent et illuminent le quartier, omniprésence policière avec plusieurs unités de forces mobiles du Raid et du GIPN (ils seraient au moins 300 !). Venant du centre ville j’ai eu droit comme tous les habitants rentrant chez eux en voiture à un barrage et à une fouille systématique de mon véhicule. Place du marché je croise une famille dont les enfants crient apeurés…

Deux jours durant j’ai sillonné le quartier pour constater les dégâts – voitures calcinées, abris bus caillassés..- mais surtout pour rencontrer et écouter les habitants. Réactions certes contrastées qui vont d’une condamnation sans nuances d’une « minorité de jeunes » qui « foutent la merde » et « empoisonnent la vie » du quartier, en brûlant notamment les voitures de leurs voisins de coursive qui en ont tant besoin, à une condamnation tout aussi catégorique de la police qui « a tué sciemment, par racisme, le jeune Karim », en passant par ceux/celles qui mettent tout sur le dos d’une éducation parentale défaillante… Mais tous sont envahis par un sentiment d’écrasement, d’impuissance et de désespoir face à des événements qui vont enfoncer encore davantage le quartier dans la stigmatisation et la souffrance sociale…

Au-delà des faits, ce que je veux dire, ce que je veux crier, avec d’autres habitants, au-delà de ma colère :

1- L’approche et le traitement exclusivement sécuritaires de ce type de « fait divers sont aberrants, surtout avec tout ce déploiement et cet arsenal « anti-terroriste » et guerrier. Depuis plus dix ans la police dite de proximité n’existe plus à la Villeneuve, les policiers n’ont plus aucun contact avec la population, sa seule apparition, sa seule visibilité étant réduite à ces irruptions aussi brutales, massives, spectaculaires qu’aberrantes qui ne peuvent provoquer que haine et volonté d’en découdre. Un type d’approche et de « traitement anti-criminalité » qui ne peuvent que dégrader toujours plus l’image et la perception de ce quartier.

2- Les causes ? Il est tentant, et si facile, de désigner une « minorité de jeunes » qui seraient à la base de l’économie parallèle, du trafic de drogue et des incendies réguliers de voiture. Explication réductrice et paresseuse qui évite de se poser les vraies questions : comment expliquer que le quartier de la Villeneuve, dont la création remonte aux années 72 sur la base d’une utopie collective qui a effectivement été essayée et réalisée partiellement jusqu’aux années 90, se soit à ce point« ghettoïsé », appauvri, dégradé à ce point ? Pourquoi cette concentration progressive d’une population de plus en plus précarisée, en grande majorité d’origine immigrée, en état de grande souffrance économique et sociale, notamment les jeunes dont au moins 50% sont sans emploi et sans aucune perspective ? Avec la fuite parallèle d’une proportion significative de la classe moyenne intellectuelle, dont je fais partie, dont beaucoup d’éléments n’ont pu supporter cette dégradation ?

Les causes sont certes nombreuses, mais pour l’essentiel il faut citer le projet architectural de départ qui, malgré nombre d’équipements socio-culturels d’accompagnement, créait bel et bien les conditions d’un ghetto, la politique urbaine de la Ville de Grenoble qui a privilégié la création en région grenobloise de secteurs d’emploi à « valeur fortement ajoutée » faisant appel à des ingénieurs, cadres supérieurs…ce qui a eu pour conséquence une augmentation notable du prix du m2 et des loyers au centre ville et de raréfier les logements sociaux accessibles aux classes populaires. Avec l’absence d’une politique volontariste de maîtrise du montant des loyers. Il faut ajouter une cause structurelle plus déterminante : la panne de l’ascenseur social, la montée massive du chômage, la précarisation croissante des jeunes, l’accentuation de la ségrégation urbaine, autant d’effets directs du capitalisme néo-libéral, avec des effets particulièrement dévastateurs dans des quartiers populaires comme celui de la Villeneuve.

3- La solution, même si elle peut être intéressante, ne saurait se réduire, comme le réclame Michel Destot, maire de Grenoble, à un « Grenelle de la Sécurité ». Oui, certes, à un rétablissement de la police de proximité, oui à une rupture avec ces opérations spectaculaires et terrorisantes qui ne font gu’aggraver le mal… Mais l’essentiel n’est pas là. C’est bien à toute une politique économique, sociale, urbaine secrétée par un système capitaliste et un libéralisme destructeurs et profondément inégalitaires, qu’il faut s’attaquer. Ainsi qu’à des logiques sociales et urbaines discriminatoires et, disons-le, racistes. Si un tel fait divers, aussi tragique soit-il ; s’était produit dans un quartier du centre ville, ou à Meylan, ou encore à Seyssinet, aurait-on envoyé tous ces « Robocop », ces centaines de policiers sur-armés, avec hélicoptères, aurait-on procédé à un encerclement systématique de ces quartiers, à des barrages, à des fouilles systématiques des véhicules et des personnes ? On ne pourra pas empêcher les habitants de la Villeneuve de penser que des dispositifs aussi guerriers et terriblement traumatisants, humiliants sont précisément arrêtés pace qu’il s’agit d’un quartier à forte composition immigrée. Je le dis avec colère et conviction : ce type de « traitement » est l’illustration bien réelle d’un rejet, d’une stigmatisation, d’une discrimination qui ne disent pas leur nom. La population de la Villeneuve, notamment les jeunes, comme celle des quartiers populaires, comme celle de Villiers le Bel ou de Saint Denis en région parisienne, sont bel et bien victimes d’une triple discrimination, sociale, économique et raciste. Tant qu’on ne s’attaquera pas à ces racines d’une exclusion terrifiante et dévastatrice, on ne fera au mieux que différer des explosions de plus en plus inévitables.

4- J’ajoute, pour ne pas terminer sur une note exclusivement négative, que nous sommes un certain nombre de militants qui vivons sur ce quartier, qui apprécions fortement cette richesse sociale et multiculturelle, même si elle est nettement moindre qu’il y a vingt ans, déterminés à y rester, à maintenir à tout prix le contact avec une population en état de très grande souffrance psychologique et sociale, à créer les conditions d’un mieux vivre ensemble, sans oublier les causes socio-économiques et politiques. Un défi qui peut paraître insensé voire suicidaire mais auquel il est hors de question de renoncer.

Alain MANAC’H: Mon village est en guerre.

Y a deux mecs… des bandits, des gangsters, pas des petits voyous mais des gars qui ont déjà de l’expérience de la pratique et qui ont été diplômés par les séjours en prison… D’ailleurs ils sont déjà fichés pour des coups tordus des braquages. Ils sont en manque de quelques choses. Sans doute d’une raison de vivre, mais laissons cela… pour l’instant il leur manque de la tune… comme souvent dit on à cette époque de l’année : il faut assurer les vacances. Ou y a-t-il de l’argent. Ils n’ont pas l’envergure de monter un gros coup. Ils parent au plus pressé. Uriage à 20 kilomètres de Grenoble un casino en ce début d’été les touristes sont là et donc y a du blé. Ils s’arment en « guerriers » pas avec un pistolet en savon… mais avec des gros trucs méchants… Quand on part comme cela c’est qu’on est déterminé, prêts à tout.

Le coup fait… ils ont sortit 20 000 €. Autant dire rien… une fois qu’ils auront payé tout ce qu’il faut pour les faux frais de ce genre de connerie… ils seront certainement à nouveau endettés… Bon. Et puis de toute façon rien ne marche… ils sont pris en chasse par la Police. Pas la gendarmerie ni la petit police NON c’est la BAC (Brigade anti criminalité) qui est là et qui entre en scène. Les mecs sont dangereux, fous certainement… Mais la BAC aussi.

Et le reste est un jeu vidéo mais réel… je n’y étais pas mais je vois la scène. Le pire c’est qu’évidemment nos deux gros cons de braqueurs rentrent au quartier… mais les flics font des barrages et je vous passe les détails du rodéo. Après avoir blessé un flic… un des deux mecs se fait descendre d’une balle dans la tête au pied de chez lui. Dans une tour de mon village urbain…

Les flics savaient que ces mecs étaient armés et qu’ils étaient prêts à tout, désespérés au point de prendre ce risque fou d’un braquage pour 15 ans de trou voire plus. Alors pourquoi ne pas la faire plus classique et plus fin ? On piste on suit et on interpelle. On calme le jeu pour 20 000 € on ne va pas prendre le risque de mettre le feu aux poudres dans un village si compliqué. Et bien si.

Le mec dans sa panique rentrait chez lui il a été abattu en bas de sa tour…

Ce mort a foutu la merde dans mon village. Et il aurait pu ne pas être mort si les flics étaient plus raisonnables. Pour moi ils n’ont pas fait correctement leur travail, ce ne sont pas des bons professionnels ou alors ils ont des ordres. En plus ils ont réussit la prouesse de faire bouger une soixantaine de jeunes, qui ne sont pas des bandits, ni des gangsters mais qui aiment s’affronter aux flics. Ce ne sont même pas des dealers qui ne sont pas fous et qui ne vont pas prendre le risque de se faire piquer pour une bagnole en feu… Les jeunes de mon village mettent le feu trop heureux d’en découdre, et d’avoir en face des ennemis… le feu mis, quelques uns qui ont des armes les sortent et tirent… cela fait combien de temps qu’on le dit qu’il y a des armes dans les maisons ? Alors voilà. Ça y est on y est. Les gars de la BAC ont réussi en un tour de main à faire la liaison entre le grand banditisme et les jeunes de mon village.
Et la petite racaille est contente. Et la presse est contente de dire tout cela. Et monsieur Hortefeux qui met le feu est content. Il bombe le torse et rajoute encore 150 CRS puis le GIGN puis encore des hélicos avec des gros projos qui tournent au dessus de mon village. Le temps qu’il faudra !

Et voilà maintenant mon village c’est Kaboul ! Allez, j’exagère évidemment, mais comment on va « soigner » ça après. Pauvre éducation populaire.

Alain MANAC’H

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