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Jacques LADSOUS, Comment passer d’une addition d’individus consommateurs, à un collectif de citoyens acteurs ?

posté le 06/12/2010 par Pierre Mahey -

Georges Gunther nous envoie cette info:

Dans nos différents lieux de travail, nous constatons que, de manière générale, les personnes sont non seulement moins soutenues pour traverser les difficultés mais souvent mises en difficulté par les derniers dispositifs qui sont de plus en plus contraignants. Les travailleurs sociaux accomplissent des taches de plus en plus morcelées qui apportent rarement des réponses positives à la demande d’aide, les marges de manœuvre s’amenuisent.

Ces nouvelles lois, conditionnées par cette politique endémique de restriction budgétaire, de suppression d’emplois concernant l’accueil, l’accompagnement, l’éducation, le soin des personnes, sont des lois sécuritaires, de contrôle, de sanctions, d’exclusion. Elles imposent des contraintes de plus en plus lourdes aux personnes, réduisent de plus en plus l’accès aux droits pour un nombre croissant, qui devient alors dépendant des aides caritatives pour pouvoir survivre.

Au nom d’une idéologie de l’homme économique, le pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois « naturelles » du marcher. Elle met en faillite le soin, le travail social, l’éducation, la justice, l’information, la culture. Les publics les plus fragiles sont abandonnés au profit de la rentabilité. Apparaissent des fichiers dangereux pour les libertés (par simple manipulation informatique il est possible de radier un bénéficiaire du RSA).

La nature même du travail social change. Il n’y a plus aucune réflexion, chacun est réduit à un travail de gestion administrative. Nous faisons également le triste constat de notre grande difficulté à sortir de nos murs, à connaître les champs d’action, de responsabilité des différentes institutions, associations, notre difficulté à nous parler tout simplement.

Nous sentons le besoin de comprendre ensemble comment les choses se vivent dans tous ces sites où les personnes sont accueillies, où les dossiers sont instruits.

Voila pourquoi il est important de reprendre la parole tous ensembles pour redonner sens à l’action sociale. Pour que ce soit une parole politique des professionnels. Pour partager l’analyse et les actions en cours, pour déterminer ensemble nos modes d’action collective. Pour un état des lieux, confronter les interrogations, faire connaître, échanger sur les tentatives de démarche et de projets alternatifs. Pour faire le recensement des différentes directives qui attaquent le travail social.

Nous avons besoin de créer du lien, d’être en interaction avec tous ceux qui interviennent dans le champ social

Nous ne sommes pas des métiers d’exécution mais d’initiative et de responsabilité. Nous ne pouvons pas accepter d’être transformés en simples techniciens, appliquant des décisions, des orientations, prises par d’autres par des responsables administratifs et politiques, sans nous interroger sur leur sens.

Souhaitant rester “des agents de développement” et favoriser l’accès à la parole et à la prise d’initiative des personnes, cherchons ensembles de possibles alternatives, pour construire des ouvertures et, avec les personnes, inventer des espaces collectifs pour réfléchir, se soutenir, prendre des initiatives, retrouver notre pouvoir d’agir ensemble sur les affaires qui nous concernent tous.

Nous souhaitons pouvoir, avec le plus grand nombre de personnes, de professionnels, d’élus, approfondir le chantier, déjà ouvert un peu partout. Un chantier pour confronter les initiatives qui développent plus de justice, d’humanité, de solidarité, de façon à les mutualiser, les amplifier.

Nous pensons qu’il y a urgence d’ouvrir un débat sur le sens du travail social et de l’action sociale dans la crise, sur les orientations auxquelles nous sommes confrontées. Un débat entre des travailleurs sociaux intervenant dans différents domaines, des bénévoles d’associations, des personnes en situation de précarité. Un débat pour contribuer à nourrir des résistances, pour produire d’autres positionnements, d’autres conceptions dans notre travail.

Deux rencontres avec Jacques LADSOUS sont proposées à St Etienne

  • Vendredi 10 Décembre à 19h à la salle de l’amicale laïque de tardy
  • Samedi 11 Décembre à 9h à l’amicale laïque de chapelon

Elles vont nous permettre d’aborder ces différentes questions :

  1. Comment favoriser la participation de personnes avec des compétences diverse (professionnels, associations, habitants de quartier) pour permettre une meilleure compréhension de la situation, amorcer des propositions, expérimenter des solutions ?
  2. Comment construire un réseau de solidarité suffisamment solide et diversifié pour que les personnes les plus fragiles puissent trouver de réels points d’appui pour que leur quotidien s’améliore vraiment ?
  3. En fait, comment sortir les travailleurs sociaux, les associations, les personnes de leur isolement et de l’inertie ? Comment des professionnels, des associations peuvent trouver de l’intérêt à mettre leurs compétences techniques au service de la collectivité ? Quelle motivation peuvent-ils trouver à participer à une élaboration collective de recherche de solution ?
  4. Les professionnels sont-ils réduits aujourd’hui et définitivement à une fonction ? Sont- ils réduits à être des vecteurs de la norme ? Ou est ce possible de trouver, retrouver, inventer tous ensemble une autre conception du travail social qui, entre autre, permette à chacun d’intervenir, de compter, d’apporter son intelligence et ses capacités au service de tous ?

Le groupe “le travail social dans la crise”