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Le Grand Nouméa lance ses Conseils de Quartier

publié par Pierre Mahey. Dans le sujet "Participation" et "Citoyenneté".

À 22000 km d’ici, de l’autre côté du monde, les communes de la Nouvelle-Calédonie s’organisent aussi pour mettre en place des Conseils de Quartier. Invité par le SIGN, Syndicat Intercommunal du Grand Nouméa nous avons travaillé quelques jours avec les villes de Nouméa, Mont Dore, Dumbéa et Païta.

Tchibaou Nouméa envisage l’écriture d’une charte fondatrice qui fixe les règles de fonctionnement de ses Conseils de Quartier. La proposition sur laquelle nous avons travaillé préconise quelques spécificités : On choisira de créer des Conseils compétents sur de grands secteurs, de manière à privilégier les projets solidaires et globaux, d’atténuer l’importance des revendications d’ordre individuel. Il y aura finalement au moins une trentaine de conseillers par quartier pour pouvoir y accueillir une suffisante diversité. Le président sera un élu, son rôle sera d’être le garant du conseil et le lien vers le Conseil Municipal, mais il ne devrait pas en être l’animateur.

Le Conseil de Quartier ne vote pas, s’il doit prendre une décision, il le fera par un autre moyen comme le consensus par exemple, pour ne pas installer de confusion avec le Conseil Municipal.

Mont Dore, Dumbéa, Païta ne sont pas en reste

Mont Dore est en avance et les Conseils de Quartier fonctionnent déjà depuis le début de l’année. On alterne les réunions, l’une travaille davantage sur les dysfonctionnements de proximité, la suivante va traiter d’un sujet à l’échelle de la commune. Une enveloppe financière globale de 15 millions de Francs Pacifiques (120 000 euros) en fonctionnement et 30 Millions de FP en investissement est à la disposition des Conseils de Quartier. Les services municipaux travaillent à la mise au point d’un outil de communication et de gestion des demandes émanant des Conseils de Quartier.

Dumbéa qui a aussi commencé la mise en œuvre a confié la présidence de ces Conseils à de jeunes élus qui découvrent les difficultés de l’animation. Nous avons ensemble envisagé des rencontres inter-quartiers pour sortir là aussi des préoccupations trop individuelles. Nous avons aussi proposé d’aborder avec les conseillers les grandes questions qui font la politique municipale, en particulier en matière de projet urbain, la commune étant à l’aube d’une urbanisation très importante.

À Païta, la commune a décidé de ne pas systématiser la mise en place de ses Conseils et de leur donner davantage d’autonomie. Ce sont donc des Comités de Quartier qui se mettent en place dans les quartiers qui le nécessitent. C’est en particulier sur les territoires des "tribus" implantées sur la commune qu’existent ces Comités. Les tribus sont gérées par le droit coutumier. Les populations de la Nouvelle Calédonie savent qu’elles doivent trouver des solutions pour "vivre ensemble", cela passe par une meilleure reconnaissance des cultures et origines différentes et par des espaces de négociation comme l’école ou maintenant ces Comités de Quartier. La négociation est une obligation, du même coup, la culture de la participation est fondée.

Les quatre communes envisagent de se rencontrer et d’échanger régulièrement sur leurs expériences pour renforcer leurs capacités.